Nos premiers pas au Saloum se font donc à Niodior, un joli village assez important (10 000 habitants) où Didier doit rendre visite au médecin-chef du centre de santé avant d’entamer sa tournée des personnels de santé tout autour du Saloum. C’est en effet la seule île du Saloum où l’on trouve un vrai médecin, ainsi que plusieurs infirmières et un infirmier-dentiste. Après les présentations et la visite officielle, ces derniers nous invitent à partager leur déjeuner : notre premier thiédoudienne du Saloum, mangé comme de coutume tous ensemble à même le plat, puis de la pastèque en dessert (un vrai bonheur par cette chaleur !). Le médecin-chef nous sert le thé chez lui, dans une belle maison toute carrelée, puis Pierre, le dentiste, nous fait faire le tour du village.
Dans les îles du Saloum, pas de routes ni de véhicules motorisés : les déplacements plus longs ou les transports de marchandises se font en charrettes, tirées par des ânes ou des petits chevaux. Nous sommes ici sur les terres des Sérères Niominka, qui sont avant tout des pêcheurs (poissons et crevettes sont pêchés par les hommes, tandis que les femmes ramassent des coquillages), mais aussi parfois – en fonction du terrain – agriculteurs et éleveurs. Leur langue natale est donc le sérère, dialecte partagé par toute l’ethnie sérère, la 3e du Sénégal (1 Sénégalais sur 6). Ils s’expriment aussi en wolof, la langue qui permet à tous les Sénégalais de communiquer entre eux, peu importe leur ethnie d’origine. Le français reste une langue secondaire ici, bien qu’elle soit la langue officielle et administrative du pays : seuls les enseignants, les élèves plus âgés et les adultes ayant fait des études le parlent bien.
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