Portugal nord-ouest : thermique et pasteis

Publié par Manon le

Portugal nord-ouest : thermique et pasteis

du 15 au 24 août – 294 milles parcourus

À bord : Marion et Manon

• De Baiona à Povoa de Varzim, l’entrée sur le sol portugais
Le 15 août 2021

Bien décidées à croquer dans un pastel de nata et à nous régaler de sardinhas grellada dès le lendemain, nous sommes les premières à lever l’ancre, aux aurores, dans la baie de Baiona. Une bonne journée de navigation nous attend ! Malheureusement, contrairement aux prévisions, elle commence dans la pétole et au moteur : une habitude portugaise de laquelle nous aurons bien du mal à nous défaire pendant tout notre séjour au pays !

Cela nous laisse le temps de changer de couleurs, et de remplacer notre pavillon espagnol par le portugais. Dès le passage de la frontière, nous voyons la côte changer petit à petit drastiquement de visage : les douces montagnes rocheuses qui abritaient les rias galiciennes se muent en une longue, longue, très longue plage de sable clair. Manon se croirait presque revenue au pays, en Vendée, devant la longue plage de Saint-Jean-de-Monts… On sent même l’odeur des churros flotter dans l’air (il faut dire que les Portugais ne plaisantent pas avec les churros, puisqu’ils ont même des « churrasqueria » qui leur sont dédiées…) !

À midi, le vent se lève, et il forcit bien vite : Kannjawou se retrouve sous génois seul, vent dans le dos, à surfer dans 20 nœuds établis et 1 bon mètre 50 de houle. Ça pulse !

L’arrivée à Povoa-de-Varzim (Povua-d’Varzim, pour les intimes) est de ce fait un peu sportive, dans 20 nœuds de vent qui soufflent fort dans nos haubans : la manœuvre de port est délicate, mais tout se passe bien avec l’aide d’un marinero très accueillant qui nous parle un français impeccable… Bienvenue au Portugal : ici, le français est souvent mieux parlé que l’anglais (et les Français toujours très bien accueillis !).

Nous aimons tout de suite cette marina à taille humaine, aux installations très complètes et propres, à portée de pieds du métro pour se rendre à Porto, et à prix raisonnables.

Nous ne résistons pas à aller explorer les ruelles de la ville dès notre arrivée, ravies de retrouver les maisons blanches aux façades ornées d’azulejos et la calçada portuguesa, ces pavés si caractéristiques (et glissants quand il pleut !) qui habillent toutes les rues portugaises.

En ce 15 août, la ville est en pleine effervescence : grands morceaux de tissus et images de la vierge aux fenêtres, grande fresque fleurie et rassemblement devant l’église. Mais ce n’est pas tout ! Vers 18h, de retour au bateau, nous entendons tout à coup un grand “BOUM !” : affolées, nous passons la tête par les hublots, pour entendre un nouveau coup, accompagné d’une odeur de poudre et de pétards… Voilà qu’on tire des coups de canon depuis la rangée de vieux canons qui borde le littoral, pour fêter l’Assomption. Cela durera 20 bonnes minutes : quel accueil ! Vivement demain, et la visite de Porto !

• Un peu de tourisme à Porto
Le 16 août 2021

Nous savons que nous n’avons qu’une journée pour visiter Porto, situé à environ 1 heure de métro de la marina de Povoa de Varzim, alors nous allons en tirer profit au maximum. C’est donc de bonne heure que nous nous installons dans un métro pour la première fois depuis 2 mois… ça fait tout drôle !

 

Nous arpentons ensuite la ville de haut en bas et de bas en haut toute la journée sous un généreux soleil, découvrant la cité qui a donné son nom au Portugal, que nous ne connaissions pas et qui nous conquit tout de suite.

Entre panorama des nombreuses églises baroques de la ville, visite émerveillée de la plus belle librairie du monde « Lello & Irmão » (passage obligé pour nous !), quête effrénée d’azulejos à admirer à tous les coins de rue ou dans le hall de la gare São Bento, ascension sous le cagnard jusqu’à la cathédrale haut perchée, dégustation de pasteis de nata et pause dej’ rapide dans la meilleure boulangerie / pâtisserie / café / salon de thé de la ville (la confetaria de Bolhao), nous nous imprégnons vite de l’ambiance portugaise, et nous régalons des jeux de lumière d’été dans les ruelles étroites.

Dans l’après-midi, nous retrouvons le fleuve de la ville, le Douro, par lequel les tonneaux de vin de Porto étaient autrefois ramenées dans des petites barques en bois (les rabelos) des vignobles de la vallée du Douro jusqu’aux caves des grandes maisons de Porto, construites en contrebas de la ville, de l’autre côté du fleuve, à Vila Nova de Gaia.

Car oui, en traversant le Douro par l’imposant pont Luis Ier, nous quittons la ville de Porto et arrivons à Vila Nova de Gaia pour une petite promenade le long des quais du Douro (l’air marin nous semblait loin, vous comprenez !) et surtout la visite des caves de porto Sandeman : nous y apprenons tout ce qu’il faut savoir sur les origines et la fabrication du porto, et confirmons la théorie par la pratique avec une petite dégustation de différents types de porto en fin de visite.

Nous finissons cette journée de visite bien chargée par un repas typiquement portugais (soupe, daurade grillé, morue, patates, sangria) et une soirée dans l’agréable quartier de la Ribeira.

Muito obrigada Porto, on a hâte de revenir pour mieux te découvrir !

• De Leixoes à Figueira da Foz : navigation et surf !
Du 17 au 19 août 2021

La côte portugaise est assez inhospitalière pour les voiliers et autres petits bateaux comme le nôtre : bah oui, on ne peut pas à la fois être le paradis des vagues et du surf, et celui des mouillages sauvages et calmes, comme dans les rias de Galice ! À cause de cela, les étapes possibles pour descendre vers le sud en « sauts de puce » à la journée ne sont pas très nombreuses : après Porto, Figueira da Foz est le 1er port de plaisance, mais il est vraiment loin de Povoa de Varzim, trop loin pour espérer pouvoir faire le trajet en une journée et arriver de jour (d’autant que le soleil se couche tôt depuis qu’on a décalé nos montres à l’heure portugaise, une heure en avance !).

Nous décidons donc de profiter d’une journée qui s’annonce très venteuse pour faire juste une petite nav’ jusqu’au port situé à l’entrée du Douro, à Leixoes, juste au nord de Porto. Une grosse quinzaine de milles au soleil, sous génois seul dans un bon vent portant de fin de matinée (déjà fort ! quand on sait qu’il va beaucoup se renforcer l’après-midi et le soir avec le thermique), et le ronron du moteur seulement quelques minutes au départ et à l’arrivée : une vraie nav’ plaisir !

Bien au chaud au port de Leixoes, nous passons l’après-midi tranquillement à bord, à faire de menus travaux et à travailler sur le blog (bah oui, vos navigatrices dévouées passent du temps à travailler pour vous servir et vous satisfaire !) : avec la wi-fi du port jusque dans le bateau, c’est un vrai plaisir !

Le lendemain, après avoir tenté de griller la priorité à un gros cargo à la sortie du port (qui nous rappelle à l’ordre avec un bon coup de corne de brume juste à côté de nous), grosse étape de navigation jusqu’à Figueira da Foz. Ça tombe bien, un vent force 4-5 est au programme et devrait nous porter toute la journée ! Hélas, c’était sans compter sur la mystérieuse météo portugaise : nous sommes obligées de faire du moteur toute la matinée, sans un poil de vent, et n’établissons les voiles qu’en début d’après-midi… Pour les remballer en fin d’après-midi : on tente le spi, car le petit air qui demeure devrait largement lui suffire pour nous porter… mais la bonne houle que nous prenons quasi en plein sur le côté vient gâcher la fête et l’empêche de marcher ! Situation vraiment rageante pour la capitaine, qui se résout à rallumer la machine infernale.

Nous arrivons au port de Figueira da Foz alors que la nuit vient juste de tomber : heureusement, il nous restait un peu de lumière pour distinguer les casiers de pêcheurs dans le soleil couchant, et slalomer entre eux… Au Portugal, la lampe torche surpuissante offerte par Pierre et Thérèse Tranchevent nous servira beaucoup pour les arrivées de nuit au port ou au mouillage : un must-have à bord, merci encore !!

Figueira da Foz, station balnéaire assez courue au Portugal, est connue pour son immense plage de sable et repérable vite depuis la côte avec son front de mer bétonné (comme beaucoup de stations balnéaires du Portugal malheureusement !) et sa fête foraine qui fleure bon les chichis. Mais nous découvrirons rapidement ses atouts cachés : un magnifique marché municipal couvert bien achalandé situé à 2 pas de la marina, des ruelles du centre-ville qui ne manquent pas de charme, des œuvres de street-art aux 4 coins de la ville, une grande balade aménagée sur le front de mer pour le footing de Manon et un spot de surf situé juste de l’autre côté de la digue du port. Ni une ni deux, Marion embarque sa planche de surf (une fish 6’’) sur le paddle Surfpistols, et la voilà sur le spot en quelques coups de pagaie pour une petite session ! C’est rare d’avoir le sport de surf si facilement accessible depuis le bateau !


Bon, elle se fait quand même gronder par le maître-nageur alors qu’elle décide de rentrer au port en paddle non pas par l’arrière comme elle est arrivée, mais en allant contourner la jetée du port en partant de la plage : voyant qu’elle va contourner la jetée, le sauveteur lui adresse plusieurs coups de sifflet et lui demande de revenir sur le sable, mais Marion fait fi de ses ordres en lui assurant qu’elle a vraiment besoin de revenir au port ! Pas facile la vie de plaisancière-surfeuse 😉

• De Figueira da Foz à Peniche : du moteur et des coups de pédale
Du 20 au 21 août 2021

La navigation de Figueira jusqu’à Peniche n’est pas passionnante et ressemble beaucoup à la précédente : une longue journée de navigation, peu ou pas de vent, des tentatives répétées pour mettre le spi qui sont mises en échec par la houle, un grand soleil et du moteur. Nous pouvons donc scruter avec attention la côte au niveau du spot de surf réputé de Nazaré, pour y reconnaître le petit phare si souvent vu pendant les compétitions de grosses vagues ! Mais c’est sur la carte marine que le spot est le plus impressionnant : une immense fosse sous-marine, avec des fonds très importants tout près des côtes ; voilà qui explique pourquoi se forment ici ces vagues monstrueuses.


Manon en profite aussi pour se lancer dans un premier essai de cookies maison à bord, avec le four à gaz : tout roule niveau cuisson, mais il faut un peu de patience pour enchaîner les fournées avec la toute petite plaque du four !

L’arrivée à Peniche au soleil couchant est superbe : les lumières et les couleurs, dans le ciel comme sur la mer, sont incroyables… Une différence notable : ici, les falaises côtières sont de retour, et nous régalent de leurs couleurs grise et ocre alors que nous passons le cap en arrivant à Peniche.

Personne ne nous répond ni ne nous attend au port : c’est le week-end, pas de personnel dans ce petit port qui accueille assez peu de plaisanciers ! Nous prenons donc la seule place libre, un peu au hasard, en attendant d’aller explorer cette cité fortifiée le lendemain.

En arrivant à Peniche, notre 1re idée était d’aller surfer sur le spot bien connu de Baleal, où Marion a déjà passé une semaine à rider il y a quelques années. Mais ici, le spot est situé bien loin du port, nous sommes dimanche et nous apprenons qu’il n’y a pas de bus pour s’y rendre depuis Peniche le week-end, seulement en semaine ! Qu’à cela ne tienne, après avoir fait 2 km pour nous enregistrer au bureau du port de commerce (l’employé du port de plaisance n’étant pas présent le week-end), nous arpentons la ville pour trouver des vélos à louer et pédaler jusqu’au spot coûte que coûte.

 

Une fois armées de nos vélos (non sans mal !), nous commençons à nous demander si cela vaut le coup d’aller jusqu’au spot (au moins 40 minutes de vélo à vue de nez), une planche de surf à la main, alors que les conditions annoncées sont vraiment timides… Après quelques réflexions, nous décidons de laisser tomber, en pensant aux nombreux autres spots qui se trouveront plus tard sur notre route, et choisissons plutôt d’aller faire un peu de tourisme avec nos vélos. Après une visite de la citadelle, où étaient enfermés des prisonniers politiques sous la dictature de Salazar, nous nous attaquons au tour de la presqu’île par la côte. Une superbe balade, qui nous fait redécouvrir par la côte les falaises déjà admirées la veille, avec une très belle vue sur les îles Berlengas et une place de choix pour admirer les curiosités géologiques de la côte, vraiment remarquables. Nos cuisses souffrent vite dans les montées et nous rappellent qu’en bateau, on ne travaille pas beaucoup les jambes ! Il va falloir travailler là-dessus, et ne pas lésiner sur les randos quand l’occasion se présente !

Un petit verre de fin d’après-midi au beach café de la plage du centre-ville, avec un musicien live – en maillot de bain mais néanmoins talentueux – pour nous accompagner, et nous voilà prêtes à repartir, direction Lisbonne !

• De Peniche à Lisbonne, en passant par Oeiras : que de péripéties !!
Du 22 au 24 août 2021

La journée de navigation de Peniche jusqu’à Oeiras, petite ville située juste en face de l’entrée de l’estuaire du Tage, fut particulièrement riche en émotions…

Dès le matin, nous aurions dû nous douter que rien ne se passerait comme prévu : alors que nous essayons de quitter le quai auquel nous sommes amarrées, impossible de partir ! Le fort courant traversier ainsi qu’un vent un peu soutenu nous plaquent contre le quai, ramenant le nez du bateau dès que nous avons réussi à le décaler un peu… Or, nous avons besoin de nous écarter beaucoup plus pour sortir, car nous sortons d’un « créneau » : il y a un bateau devant nous sur le quai et nous ne pouvons pas lui foncer dedans comme le voudrait ce satané courant…

Après plus de 30 minutes de tentatives de techniques diverses (et pas mal d’énervement), nous réussissons enfin à partir, en décalant à fond le bateau vers l’arrière et en donnant ensuite un grand coup d’accélérateur dès que son nez est suffisamment décalé : ouf, c’est passé !

Alors que le vent nous a tant contrariées dans le port, il est quasiment absent en mer une fois sorties : le comble !! Nous partons donc encore une fois au moteur pour une bonne partie de la journée, puisque nos tentatives pour gréer le spi, le matin, sont encore une fois mises en échec par une petite houle que le vent trop faible ne parvient pas à étaler. Nous sommes un peu dépitées… mais faisons une nouvelle tentative en début d’après-midi, alors que le vent a très légèrement forci : cette fois, ça tient, et nous pouvons ENFIN tracer notre route sous notre grande voile blanche et bleue au motif « tour Eiffel », ce grand parachute léger qui tire Kannja’ par le nez sous un beau soleil, avec en arrière-plan le cabo da Roca, le vrai cap le plus occidental du continent européen. On peut enfin éteindre le moteur et on fonce, malgré le vent encore léger : l’équipage est aux anges !

Et pourtant, et pourtant… En voilier, nous le savons, et nous nous le répétons à chaque navigation, il faut toujours se méfier des passages étroits, des caps et des pointes. D’ordinaire, nous sommes prudentes, et réduisons souvent la toile par précaution avant des passages stratégiques. Mais aujourd’hui, il fait si beau, et le vent, qui a mis tant de temps à se lever, est encore si léger, que nous ne songeons même pas à surveiller ce cap le plus occidental du continent européen.

 

Et pourtant, et pourtant… Alors que nous approchons du cap – que nous devons enrouler pour aller passer Cascais et nous diriger vers l’estuaire du Tage – le vent forcit petit à petit. Au début, gentiment : quelques nœuds de vent supplémentaires qui nous permettent simplement d’augmenter notre vitesse, et qui auraient dû nous alerter. Quand nous commençons à comprendre que l’effet de cap ne va pas plaisanter, il est déjà tard : presque 20 nœuds de vent dans le dos et un spi tendu comme un string qui nous pousse à toute vitesse (il fait tout de même 80 m2 !). Marion reprend la barre des mains du pilote, et nous observons la situation : il nous semble que, après le cap, le relief plus doux pourrait signifier une baisse rapide du vent une fois le cap passé, alors nous choisissons d’attendre d’avoir passé le cap et d’affaler le spi dès que le vent aura un peu baissé. Parce qu’affaler un spi dans 20 nœuds de vent, c’est déjà un peu sportif.

 

C’est notre 2e erreur : le vent continue de monter rapidement, et nous commençons à avoir des sueurs froides quand la houle légèrement de côté menace de nous faire partir au tas dans les rafales. C’est décidé, tant pis, on affale, même s’il y a maintenant 25 nœuds… A peine cette décision prise, une rafale plus forte nous amène à choquer en grand l’écoute de spi… qui s’échappe complètement des poulies sous la force du vent ! Voilà le spi et son écoute qui claquent violemment en haut du mât, au bout du tangon, dans près de 30 nœuds de vent… Aïe aïe aïe…


La capitaine met vite en place un plan d’action : Manon prend la barre et place le bateau dans le lit du vent, Marion va dégréer le tangon, puis récupère progressivement le spi par son bras (l’écoute qui était fixée au tangon) tandis que Manon lâche la drisse petit à petit : un exercice périlleux et stressant quand il y a tant de vent. Heureusement, le spi est vite ramené à bord, sans même toucher l’eau, et nous pouvons reprendre notre route avec un simple petit mouchoir de génois qui à lui tout seul nous fait avancer à 8-9 nœuds. Avant de sortir le génois, nous avancions d’ailleurs déjà à 5 nœuds dos au vent, sans aucune voile !

 

Nous rangeons plus tranquillement le spi et ses écoutes, en inspectant les dégâts éventuels… Le spi est déchiré sur un côté, près de la tête, le long de la couture : une réparation qui nous semble délicate, car il sera difficile de la faire nous même avec de la toile à spi autocollante… il faudra faire appel à un voilier. Aucune autre perte à déplorer : les écoutes toutes neuves en dyneema ont bien tenu le coup !

Après cela, nous pensons nous remettre de nos émotions en arrivant à bon port, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines… Le vent se calme après Cascais, puis recommence à souffler assez fort alors que nous approchons du port de Oeiras, à l’entrée du Tage : cette fois, il nous arrive en plein dans le nez, c’est malin… Et, alors que nous sommes à 2 ou 3 milles du port, nous voyons la vitesse de Kannjawou baisser de plus en plus, jusqu’à arriver à moins d’1 nœud : nous prenons face à nous, en plus du vent, un courant bien costaud ! Nous parviendrons à étaler petit à petit, mètre par mètre, en poussant le moteur, mais jamais nous n’avons mis si longtemps à entrer dans un port !! Il fait nuit quand nous entrons dans la marina, toutes échevelées. Vite, une douche et au lit !

Le lendemain, nous profitons du calme et des services de la marina de Oeiras pour une journée de pause technique (repos, lessive, ménage, rangement, bricolage…), qui se terminera par un plouf bien mérité dans la grande piscine d’eau de mer située à côté du port, et accessible gratuitement pour les plaisanciers en escale.

Remises de nos émotions, nous quittons Oeiras le 24 août en fin de matinée, direction Lisbonne ! Nous attendions avec impatience de remonter le Tage et d’entrer au cœur de la capitale portugaise sur notre Kannja’, mais un brouillard épais a failli gâcher la fête…

Heureusement, le temps d’une brève escale à Belem pour déposer notre spi chez un voilier, la brume s’est dissipée et nous pouvons admirer les silhouettes familières du pont du 25 avril, de la place du Commerce et des maisons colorées de l’Alfama alors que Kannjawou profite du courant favorable pour nous emmener tout en douceur. Face à ce spectacle, rien de tel que de déguster un petit pastel de nata encore tiède, saupoudré de cannelle, fraîchement acheté à la Pastelaria Belem : un délice !

Nous arrivons dans l’après-midi à la marina Parque das naçoes, située dans un quartier récent qui nous fait penser au quartier de la BNF, dans le 13e arrondissement de Paris : moderne, familial, écoconçu, qui se veut un lieu de vie pour les Lisboètes actifs.

Kannjawou y est très bien accueilli ; il y sera parfaitement à l’abri pour que nous le laissions seul quelques jours. En effet, nous louons une voiture pour filer le soir-même vers l’Algarve, au sud du Portugal : nous y retrouvons des amis venus nous rejoindre pour une semaine. C’est la 1re fois depuis plus d’un mois que nous quittons Kannjawou plus d’une journée, ça nous fait tout drôle… mais bateau et équipage vont pouvoir goûter un peu de repos et de bon temps bien mérités (bah oui, la vie est dure 😉 ) !


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