La Transatlantique vue par Violine
Publié par Manon le
La Transatlantique vue par Violine
Du 10 au 28 janvier 2023 – 2 240 milles parcourus – 18 jours en mer
À bord : Marion, Violine et Benoît
Pour vous raconter la première traversée océanique de Kannjawou, moment initiatique tant fantasmé et tant préparé, nous vous livrons ici les récits croisés de ses 3 membres d’équipage. Vous verrez que, loin de se répéter, ils se complètent et s’enrichissent et livrent chacun leur sensibilité particulière face à cette expérience. Ci-dessous, les réflexions de la coach de fitness sans pitié, Violine.
Prendre part à une traversée transatlantique à la voile sans expérience préalable en navigation hauturière : un pari fou, ou la promesse d’une aventure qu’on ne laisse pas s’échapper ?
Avec tous ces milles désormais derrière nous, je dirais indéniablement les deux.
Si, étrangement, la part de folie ne m’apparaissait pas si grande avant de prendre le large, elle s’est dessinée au fil des vagues, se parant de couleurs et de sensations que je vais tenter de vous partager à travers ces lignes.
Ayant posé mes valises à Strasbourg depuis 4 ans (après plusieurs années passées loin de la mer), l’univers de la navigation était bien loin de mon horizon quotidien. Mais je ne vais pas vous mentir, je partais tout de même avec un petit avantage : ma jeunesse passée à Saint-Malo, les pieds dans l’eau, passant le plus clair de mon temps libre à pratiquer la voile légère, milieu dans lequel j’ai croisé le chemin de Marion.
Alors quand, une quinzaine d’années plus tard, Marion et Manon me proposent d’embarquer sur Kannjawou pour l’emmener de l’autre côté de l’Atlantique, je n’hésite pas une seconde, je ferai partie de l’équipage.
Une réelle chance et un certain privilège qu’elles m’accordent cette confiance, après toutes ces années de travail acharné qu’elles ont investi dans leur projet. Je mets donc les choses en place côté professionnel pour partir dans les meilleures conditions : pose de congés payés sur le mois de janvier, et d’un congé sans solde pour le mois de février afin d’avoir suffisamment de temps sur chaque rive.
Le 4 janvier 2023, 6h40, c’est le départ pour le Cap-Vert, direction l’île de São Vicente. Je suis dans le même avion que Benoît, le troisième équipier que je ne connaissais pas auparavant. Mettre le pied dans l’inconnu avec un inconnu à bord, première folie ? Sans doute, en tout cas j’avais pleine confiance en le choix des filles, et je n’ai pas tardé à me rendre compte que je pouvais investir cette même confiance dans l’équipage que nous formions.
S’ensuit une semaine dédiée aux derniers préparatifs et tout juste le temps de prendre le rythme de la vie au port. Avec un peu de recul, ces instants furent essentiels. Tout d’abord pour se familiariser avec l’environnement du bateau, prendre ses premiers repères, évoquer quelques points techniques et de sécurité, mais aussi pour participer activement à la construction des stocks d’eau et de nourriture afin d’en avoir pleinement conscience une fois sur l’eau, loin de tout.
Nous prenons donc le large le mardi 10 janvier en début d’après-midi. Direction la Martinique, à plus de 2 200 miles de là.
Si je me retrouve parfaitement dans les grandes temporalités exposées par Marion et Benoît dans leurs récits respectifs, je retiens de cette transatlantique des apprentissages et des ressentis qui ne se sont pas toujours enchaînés de manière linéaire lors des moments de vie à bord.
Néanmoins, la première émotion forte restera un choc profond, un choc auquel je m’attendais certes, mais dont la nature restait imprévisible.
Il ne s’est pas manifesté tout de suite. Il y a d’abord eu l’excitation des premières heures : la terre qui peu à peu s’éloigne, la perspective tant attendue du large, le premier repas et le temps passé ensemble sur le pont du bateau. Puis progressivement, le soleil s’enfuit, la première nuit s’installe, la ligne d’horizon devient de moins en moins nette, jusqu’à presque s’effacer.
L’œil ne sachant plus à quoi se raccrocher, c’est le mal de mer qui frappe. Je le redoutais, et me voilà la tête par-dessus bord, le ventre qui se serre, la tête qui tourne, le corps baladé par la houle encore désordonnée, les mains qui s’agrippent de toute leur force pour ne pas risquer de tomber à l’eau.
Je faisais ma première rencontre avec les 5F (Faim, Fatigue, Frousse, F(s)oif et Froid), ces fameux F qu’il fallait tenter d’éviter un maximum à partir de maintenant pour ne pas risquer de se faire attraper de nouveau par ce fichu mal de mer. Dans les heures qui ont suivi, je savais que je ne m’étais pas encore amarinée, le mal était encore bien présent, chaque geste était une épreuve, et je n’avais aucune certitude quant à ma capacité à m’adapter dans ces conditions.
« Vais-je vraiment réussir à aller mieux ? » C’est le doute qui m’accompagne la première nuit, et ce doute s’amplifie quand je rejoins ma couchette, quand je découvre pour la première fois les entrailles de Kannjawou lorsqu’il s’élance entre les vagues.
Toute la structure du bateau qui craque, crie, tangue, roule, la coque qui se fait fouetter à répétition. Et la violence des mouvements, imprévisible, comme amplifiée. Il est impossible d’y trouver le sommeil, et pour mes sens ce soir-là, tout ceci se fond en un vrai calvaire. Ce vacarme s’invite dans mes rêves, me tirant systématiquement du sommeil, je dors alors par intermittence.
Et dans cet état second, comme une claque, je prends conscience de l’endroit où je me trouve, de la distance restant à parcourir et de la potentielle dangerosité de l’environnement qui nous entoure. Mais qu’est-ce que je fous ici ? Pourquoi je fais ça ? Voilà les questions qui me traversent avec insistance, toute la nuit durant.
Le lendemain matin, je me lève fermement décidée à faire ma part, souhaitant préparer le café de Benoît qui avait veillé une bonne partie de la nuit.
Je ne suis pas au bout de mes surprises, car à peine arrivée au niveau de la descente, je n’ai pas le temps de formuler un “bonjour” que je sens ma prise qui lâche, mes pieds qui glissent et mon corps tout entier qui est propulsé en arrière, plaqué contre le sol, juste en dessous de la table à cartes. Une vague vient de s’abattre contre le bateau par l’arrière, et je n’ai rien vu venir.
La douleur me coupe le souffle, le choc me laisse muette, ma vision se trouble, mes oreilles sifflent, je peux à peine me déplacer. Au loin, j’entends les voix de Marion et de Benoît qui me disent de me recoucher ; il est urgent que je me repose. Je regagne ma couchette – je ne sais plus bien comment -, je m’endors pour une bonne partie de la journée puis de la nuit, je n’ai ni soif ni faim, je sens que je transpire, que l’odeur de sel est partout, moite.
De quoi faire rêver toute personne avide de sensation forte, mais cette nuit-là je ne rêvais pas.
Pourtant, quand le jour est revenu, j’ai ouvert les yeux, le bas du dos encore endolori mais par chance bien mobile. Pas question de faire demi-tour, j’allais bien et je voulais vivre cette aventure tant bien que mal. En me levant, c’est comme si la lumière pénétrait différemment à l’intérieur du bateau : tout est plus clair, les bruits plus harmonieux, la perspective du large moins teintée de noir. Kannja’ s’était amariné.
C’était aussi le cas pour Benoît, et ça n’allait plus tarder pour Marion et moi. Quelques encas et verres d’eau plus tard, nous allions bientôt profiter des premiers repas ensemble.
Il est difficile d’exprimer la puissance de cette transformation à l’écrit, mais ce fut pour moi l’une des étapes majeures de cette traversée : l’expérience de la résilience du corps et de l’esprit. Il est rare de le vivre avec une telle intensité dans nos vies quotidiennes, et ce processus inconscient et mystérieux impose le respect. Je n’osais pas y croire, et me voilà à préparer à manger, faire la vaisselle, me changer et évoluer au mieux dans le bateau, sans crainte. Mon corps était confiant depuis le début, et j’étais aux premières loges pour le sentir encaisser et chercher l’harmonie avec son nouvel environnement.
Bien-sûr, les jours et les nuits qui suivirent ne furent pas tout de suite apaisés. Le rythme des quarts de nuit s’est toutefois installé naturellement, le sommeil étant trouvé de plus en plus vite, plus souvent profond, bien que parfois troublé par les farces réservées par la houle.
Le point fort de cette traversée fut avant tout notre équipage et le soin que nous portions au bien être des autres. Je n’ai peut-être pas d’expérience négative en comparaison, mais je sais que sans cette entente commune, tout aurait pu tourner au cauchemar.
Répartir équitablement la préparation des repas, manger et passer du temps ensemble, avoir de petites attentions envers les autres, s’assurer que chacun a bien bu son litre et demi d’eau dans la journée, veiller collectivement à la propreté du bateau, respecter les heures de quart… Toutes ces choses nous font nous sentir comme essentiels au sein d’un groupe et invitent fermement à prendre soin de soi. Nous avions le même objectif : faire avancer le bateau en le préservant un maximum, en se préservant soi et en profitant ensemble des moments uniques qu’il nous était permis de vivre.
C’est dans ces conditions, dans ce nouvel équilibre que l’émerveillement a pu se déployer. L’émerveillement face au paysage tout d’abord, face à cette immense étendue d’eau qui allait constituer notre unique vue pour les prochaines semaines. Je ne pourrais pas tout décrire avec précision et exhaustivité ici, mais je peux au moins partager que l’expérience de la contemplation fut pour ma part saisissante, bouleversante même, hors du temps. Et que tout ce qui était relatif au temps paraissait abstrait au milieu de tout ce bleu, n’étant utile que pour structurer la vie et les impératifs à bord.
Jamais en une journée la mer n’eut les mêmes nuances, et le ciel par mimétisme offrit chaque jour un spectacle singulier et haut en couleurs. Même après 18 jours passés en mer, la lente course métallique des vagues restait et restera un mystère ; toute cette masse d’eau qui s’élance, frénétique, suivant des voix inaudibles à nos sens. Pas une fois je ne me suis lassée, pas un jour n’est passé sans que je ne me laisse porter.
Dans cet environnement si hostile en apparence, les manifestations de vie nous ont rappelé que nous n’étions pas seuls. Les dauphins qui s’amusaient avec les vagues et la coque du bateau, les paille-en-queue qui jouaient avec le génois aux premières lueurs du jour, les poissons volants qui épousaient gracieusement les vagues et s’échouaient dans le cockpit la nuit, vous laissant sur les mains une odeur persistante.
La nuit un autre univers s’exprimait, presque magnétique, et la lune paraissait énigmatique dans ses formes, couleurs et mouvements. Les nuits nuageuses et sans lune étaient lourdes, et les repères célestes se sont révélés salvateurs pour nos songes. Dans la pénombre, l’eau qui s’abattait contre la coque laissait s’échapper des rires humains auprès de mon oreille ; je savais que ceci n’avait rien de réel, mais je me laissais souvent aller à ces ruses de l’esprit.
La pêche fut une totale découverte pour moi, car jamais auparavant je n’avais pêché pour manger, et comme la majorité des personnes que je côtoyais jusqu’à présent, jamais je n’avais été témoin de l’acte choisi d’ôter la vie pour se nourrir.
Ce jour-là nous découvrons la daurade au bout de la ligne assez tard, et la nuit ne tarde pas à tomber alors que le travail de préparation du poisson est à peine entamé. Tenant la lumière pour que nous puissions y voir clair, je suis face à la résistance des tissus, face à l’abondant écoulement rougeâtre de la vie qui s’en va, face aux gestes précis et pensés de Marion. Les traits de son visage et l’infinie concentration de son regard traduisent la fatale responsabilité qu’elle prend en cet instant. J’entends encore ses mots : “Quand on prend un poisson, on assume !”. Elle assumait, on assumait tous, en silence et avec une infinie reconnaissance face à ce que la mer nous avait donné.
Du fait de la richesse des moments vécus, j’en oublierais presque de parler de navigation, le cœur même de cette aventure. Il est certain que de nous trois, ce n’était pas particulièrement mon point fort. Mon plus grand ennemi fut d’ailleurs ce manque de confiance en moi, ne croyant pas en mes ressentis, n’osant pas dire, proposer, me tenant parfois à l’écart, laissant ceux qui savent faire.
Malgré ces comportements que je me suis souvent vue adopter, la courbe d’apprentissage fut très forte, ma compréhension de l’habitacle, des outils et des techniques de navigation employées, chaque jour meilleure.
Si mon manque d’estime personnelle dans cet environnement m’a joué des tours à plusieurs reprises, les éléments ne m’ont étrangement pas laissé le choix. J’ai dû m’y confronter, passer à l’action. Et je sais pertinemment qu’au fond de moi, c’est tout ce dont j’avais envie, dans une soif intarissable mêlée d’appréhension et d’excitation.
La boule au ventre m’a accompagnée quelquefois, majoritairement la nuit, lorsqu’une fois seule, les conditions semblaient vouloir se renforcer, mettant ma concentration à l’épreuve, me forçant à l’écoute, au dialogue avec mon intérieur et avec ce qui m’entourait.
Un petit conseil que je pourrais donner aujourd’hui serait d’exprimer ses ressentis à l’équipage, de profiter de la journée pour mettre des mots et des connaissances sur ce qui peut générer de l’appréhension. Je l’ai fait, mais avec du recul, sans doute pas assez.
Cette traversée transatlantique a donc porté son lot d’épreuves, mais celle du temps long fut je pense la plus éprouvante d’entre elles. Bien que discrète, elle a mis nos endurances et nos patiences à l’épreuve, dans un quotidien où il n’était pas question de baisser la garde, où il fallait maintenir le cap et l’investissement dans la vie à bord.
Une fois les premières découvertes passées, c’est un certain quotidien qui s’installe, qui se teinte parfois d’une monotonie trompeuse. Les milles défilent au fil des jours, mais nous sommes encore loin du compte. Parfois, nous devons tirer des bords pour corriger notre trajectoire, et la distance parcourue dans la journée doit être relativisée.
Les réserves de nourriture diminuent et les saveurs commencent à se ressembler. Le corps et les vêtements ne sont jamais vraiment propres et l’eau salée à perte de vue laisse une légère amertume au creux de la gorge. Le soleil en journée est de plomb, l’ombre sur le pont inexistante. L’appel du sommeil en dehors des quarts est séduisant, mais il ne faut pas s’y perdre.
Les bancs de sargasses s’enchaînent à n’en plus pouvoir, s’accrochent partout, harcèlent notre régulateur d’allure, exigent de nous une attention de tous les instants. On tournerait presque en boucle, en rond dans cette immensité sans abords. C’est le temps long qui nous happe, tous les trois.
Mon corps veut courir, lui et sa détresse dégorgent sur mes humeurs. La terre, la couleur verte, les arbres me manquent. Je ne rêve que de pouvoir m’asseoir sur une surface immobile, mais autour de moi tout n’est que mouvement incessant et je ne sais plus bien où ni comment me mettre pour apaiser mon inconfort. Parfois, j’entends le chant des moineaux entre les haubans, je me vois atteindre ce que je pense être mes limites, je lâche prise face à cet ouragan de l’âme, je plonge dans ma nature profonde avec une intensité sans pareille.
Mais les jours passent, les émotions négatives s’apaisent, parfois même disparaissent. La perspective de l’arrivée se dessine progressivement, une nouvelle énergie nous prend. Un verre d’eau, un bon repas, un peu d’ombre, la vue d’une vague qui sort du rang, se brisant avec une élégance nouvelle au rythme du vent. Chaque chose suffit à maintenir nos têtes hors de l’eau, à faire poindre un sourire au coin de nos lèvres, et nous rions beaucoup.
Pendant ces heures qui s’écoulaient, j’ai souvent été surprise face à la faculté de l’esprit à occulter certaines projections. Par exemple, celle évidente de la profondeur sous nos pieds, juste derrière la fine coque du bateau qui séparait nos corps de l’eau. Avant de partir, je pensais que le vertige face aux folles dimensions qui allaient nous entourer serait plus fort, plus poignant. Mais je fus étonnée de la simplicité de mes considérations quotidiennes, du voile persistant sur ce qu’il y avait de l’autre côté de cette paroi autour de nous. Cette même paroi qui se déformait le long de mes jambes lorsque je dormais, sous la pression de l’eau. Ce mouvement à la fin me rassurait, je le recherchais. Au même titre que tous ces bruits qui au départ m’agressaient, il faisait partie de mon environnement. Je dormais à l’avant du bateau, dans des positions insolites pour maintenir mon corps le plus immobile possible, et je dormais profondément.
Paradoxalement, dans cette sérénité retrouvée, de nombreuses pensées s’invitaient, s’accompagnant de réveils brefs et d’un besoin irrépressible de vérifier que tout allait bien : Benoît ou Marion sont-ils toujours sur le pont ? Ont-ils l’air d’être en difficulté ? Mes pieds sont-ils toujours secs ? Les vannes des toilettes sont-elles bien fermées ? Le choc que je viens d’entendre n’était-il dû qu’à une énième vague déchaînée ?
À chaque instant je me tenais prête, prête à agir, prête à quitter le bateau s’il le fallait.
À mesure que la terre se rapprochait, les milles derrière nous semblaient s’accumuler à toute vitesse. Le chemin intérieur parcouru, lui, était incommensurable. Et dans la nuit du 27 au 28 janvier, peu après 2 heures du matin, on pouvait apercevoir une lumière à l’horizon, un point fixe. Une lumière artificielle, j’en étais persuadée, c’était la terre en face de nous. J’en ai eu des frissons dans tout le corps, me tenant debout, alerte, ressentant la force des vagues poussant l’arrière du bateau.
Les conditions avant l’arrivée n’ont pas été de tout repos, et l’envie pressante de toucher terre se mêlait déjà à une certaine nostalgie. Et d’un coup, ce n’était plus une, mais une petite dizaine de lumières qui étaient désormais visibles. Leur réverbération orange détonait en dessous du noir profond des épaisses masses nuageuses chargées de pluie qui venaient à notre rencontre cette nuit-là. Puis plus rien, pendant plusieurs heures, comme un mirage qui disparaît ; les grains avaient repris leur place dans notre champ de vision.
La dernière émotion que je conserve précieusement, c’est la plénitude d’être aussi proche de la terre lorsque nous n’étions plus qu’à quelques milles du port, aux premières heures du jour. Mais également la forte odeur de bois, d’humidité, d’eau douce et de sucre qui d’un coup bouscule l’odorat. Tout d’abord les sens sont incommodés, refusent presque, puis en redemandent. Ces parfums sont comme porteurs d’espoir, nous y sommes.
Le ciel se donnait en spectacle pour nous récompenser. Deux arcs-en-ciel nous ouvraient même la voie. Nous l’avions fait, le Cap-Vert était loin derrière nous et c’était fou d’en prendre réellement conscience.
Il faudrait un grand nombre de pages et une plume plus aiguisée pour réussir à restituer avec précision tout ce que nous avons vécu le long de cette route transatlantique. Cette folle et immanquable aventure prend maintenant la forme de souvenirs et de sensations qui peu à peu se transforment. Mais la force et la fragilité de ce qui est offert à voir et à vivre au large vous traversent, vous marquent, et la trace qu’elles laissent ne s’efface pas.
Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas, j’y retournerais.
Et j’ose espérer qu’un jour j’y retournerai.
Merci encore les filles, et merci Kannja’.
Violine
5 commentaires
Jack · 26 mars 2024 à 9 h 49 min
Un très grand merci pour chacun de vos trois récits de grand large. Ils me font à la fois rêver et partir par l’esprit à la barre de Kannjawou, solide et vaillant compagnon, regard dans les étoiles ou dans les extraordinaires paysages d’un espace infini. Chacun à votre façon,Violine plus en introspection, Benoît plus factuel, Marion plus littéraire, complémentaires les uns des autres, vous avez condensé votre vécu de votre traversée. Je n’ai pas peur de dire que celle-ci est une performance: 4148 kilomètres ( 4 millions de mètres) dans un espace de 30 mètres carrés, soit en espace réel de vie un petit studio. Mille bravos à vous trois. Vigoureuse et chaleureuses embrassades. Jack
Cristiano Pereira Alves · 5 mai 2024 à 17 h 49 min
Hi! Congratulations on your voyages. Although I don’t speak French I can understand a bit and I’ve seen some of your online videos too. I’ve bought a Gib Sea 31 like yours. You have a nice cockpit table. Could you please tell me if you bought it and where? Thanks. Best of luck. Kind regards
Manon · 15 mai 2024 à 15 h 17 min
Hi Cristiano ! Sorry we don’t take time to translate our blog and our videos ! Our cockpit table was imagined by the previous owner of the boat. It is made with a teak duckboard bought at the French store “Castorama”. It was costing around 70€ at the time, but unfortunately it is not sold by Castorama anymore… Here is the link for the duckboard, but you can’t buy it anymore :
https://www.castorama.fr/caillebotis-en-teck-50-x-100-cm/3389975606828_CAFR.prd
The now sell this one, with the same dimensions but not the same aspect :
https://www.castorama.fr/caillebotis-de-baignoire-en-bambou-100-x-50-cm/4008838329016_CAFR.prd
We changed the duckboard twice since we have Kannjawou, because it is getting used fast since it’s the cockpit floor when it’s not a table !
Around this duckboard, the previous owner had a teak frame made by a professionnal, with little teak blocks to insert the edges of the table. The duckboard is mounted on a stainless folding table leg, in form of “X”, and the wooden frame allows the table leg to have room to stay under the table when it is not mounted. I don’t know if I’m clear… We can send you pictures by email if you wish !
La Transatlantique vue par Benoît - Kannjawou, le voilier-bibliothèque · 18 mars 2024 à 14 h 03 min
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