On est parties bien crevées et le cœur lourd d’émotions, sans vraiment parvenir à démêler tout ce fouillis. La Rance était si belle ce soir-là : ses versants vert tendre plongeant dans l’eau d’un bleu profond, St-Suliac, Le Minihic, la Richardais que nous avons salué d’un hochement de tête entendu. Pour la beauté du cadre et le symbole, nous prenons un coffre à la Passagère, petit havre de paix où j’ai grandi.
Le lendemain matin, direction l’écluse où Manon fait retentir sa corne de brume, on fait de grands signes aux tantes, aux oncles, aux cousins-cousines venus pour l’occasion, on s’adresse des sourires un peu tendus, le stress est monté d’un cran ! Lorsque le pont se lève et que nous déhalons Kannja’ de la paroi de l’écluse, c’est le grand bain qui commence. On agite nos bras jusqu’à ce que les visages familiers aient disparu. Respiration. Certains disent qu’on ne sera plus les mêmes quand nous franchirons de nouveau cette écluse en sens inverse.
0 commentaire